Os VÍA CRUCIS de Paul Claudel, Xosé Filgueira Valverde e José María Pemán:
TRES PEZAS LITERARIAS INTERCONECTADAS.
Responsable da presentación :
Manuel Regueiro Tenreiro
As celebracións coresmais e, máis intensamente as procesións e demais cultos relixiosos de Semana Santa, teñen producido grandes obras artísticas. Témonos fixado máis intensamente nas artes plásticas: estatuas cadros e, especialmente nesta sección destacan as fotos (por certo¡magníficas!) de Carlos. Hai tamén actos litúrxicos nas rúas e na intimidade das igrexas e capelas que teñen un grande valor artístico e sentimental.: os viacrucis.
A riqueza espiritual deses actos litúrxicos deu lugar a textos de grande valor literario. Hai unha abondosa produción de creacións feitas por grandes autores como pode ser Gerardo Diego, Carol Woytila (Xoán Paulo II)… Entre eses viacrucis literarios, nesta sección de Galicia Dixital, presentamos tres textos interconectados:
- O primeiro exemplar é a creación do poeta e diplomático francés Paul Claudel.
- O segundo texto é a tradución e selección de anacos que fixo o poeta e humanista galego Xosé Fernando Filgueira Valverde do citado texto de Claudel. O profesor pontevedrés elaborou estefragmentos para a Cofradía do Espírito Santo da súa cidade.
- A terceira composición é a creación que fixo o poeta gaditano José María Pemán, segundo afirma o propio Pemán: No puede llamarse traducción del Vía Crucis de Paul Claudel. Pertenece más bien al género que ya fue definido y explicado en mis Obras Completas, bajo la denominación de “Homenajes”: o se, una creación poética paralela en su sentido y estilo a la del autor que se alude.
Le Chemin de la Croix
Paul Claudel (1868-1955)
Première Station
C'est fini Nous avons jugé Dieu et nous l'avons condamné à mort. Nous ne
voulons plus de Jésus-Christ avec nous, car il nous gêne. Nous n'avons
plus d'autre roi que César ! d'autre loi que le sang et l'or ! Crucifiez-le, si
vous le voulez, mais débarrassez-nous de lui ! qu'on l'emmène ! ToIle !
ToIle ! Tant pis ! puisqu'il le faut, qu'on l'immole et qu'on nous donne
Barabbas !
Pilate siège au lieu qui est appelé Gabbatha,
« N'as-tu rien à dire ? » dit Pilate. Et Jésus ne répond pas. « Je ne trouve
aucun mal en cet homme, dit Pilate, mais bah ! Qu'il meure, puisque vous
y tenez ! Je vous le donne. Ecce homo. »
Le voici, la couronne en tête et la pourpre sur le dos
Une dernière fois vers nous ces yeux pleins de larmes et de sang ! Qu'y
pouvons-nous ? pas moyen de le garder avec nous plus longtemps.
Comme il etait un scandale pour les Juifs, il est parmi nous un non-sens.
La sentence d'ailleurs est rendue, rien n'y manque, en langages
hébraïque, grec et latin. Et l'on voit la foule qui crie et le juge qui se lave
les mains.
Deuxième Station
On lui rend ses vêtements et la croix lui est apportée.
« Salut, dit Jésus, ô Croix que j'ai long temps désirée ! »
Et toi, regarde, chrétien, et frémis ! Ah, quel instant solennel Que celui où
le Christ pour la première fois accepte la croix éternelle ! Ô consommation
en ce jour de l'arbre dans le Paradis ! Regarde, pécheur, et vois à quoi ton
péché a servi. Plus de crime sans un Dieu dessus et plus de croix sans le
Christ ! Certes le malheur de l'homme est grand, mais nous n'avons rien à
dire, car Dieu est maintenant dessus, qui est venu non pas expliquer,
mais remplir.
Jésus reçoit la Croix comme nous recevons la Sainte Eucharistie :
« Nous lui donnons du bois pour son pain » comme il est dit par le
prophète Jérémie Ah, que la croix est longue, et qu'elle est énorme et
difficile ! Qu'elle est dure ! qu'elle est rigide ! que c'est lourd, le poids du
pécheur inutile !
Que c'est long à porter pas n’ait pas jusqu'à ce qu'on meure dessus ! Est ce
vous qui allez porter cela tout seul Seigneur Jésus ?
Rendez-moi patient a mon tour du bois que vous voulez que je supporte.
Car il nous faut porter la croix avant que la croix nous porte.
Troisième Station
On marche ! victime et bourreaux à la fois, tout s'ébranle vers le Calvaire.
Dieu qu'on tire par le cou tout à coup chancelle et tombe à terre.
Qu'en dites-vous, Seigneur, de cette première chute ? Et puisque
maintenant vous savez, qu'en pensez-vous ? cette minute où l'on tombe
et ou le faix mal chargé vous précipite ! Comment la trouvez-vous, cette
terre que vous fîtes ? Ah ! ce n'est pas la route du bien seulement qui est
raboteuse. Celle du mal, elle aussi est perfide et vertigineuse ! Il n'est pas
que d'y aller tout droit, il faut s'instruire pierre à pierre. Et le pied y
manque souvent, alors que le cœur persévère. Ah, Seigneur, par ces
genoux sacrés, ces deux genoux qui vous ont fait faute a la fois, par le
haut-le-cœur soudain et la chute a l'entrée de l'horrible Voie, par
l'embûche qui a réussi, par la terre que vous avez apprise, sauvez-nous
du premier péché que l'on commet par surprise !
Quatrième station
Mères qui avez vu mourir le premier et l'unique enfant, rappelez-vous
cette nuit, la dernière, auprès du petit être gémissant, l’eau qu'on essaye
de faire boire, la glace, le thermomètre, et la mort qui vient peu a peu et
qu'on ne peut plus méconnaître. Mettez-lui ses pauvres souliers, changezle
de linge et de brassière. Quelqu'un vient qui va me le prendre et le
mettre dans la terre Adieu, mon bon petit enfant ! adieu, ô chair de ma
chair !
La quatrième Station est Marie qui a tout accepté. Voici au coin de la rue
qui attend le Trésor de toute pauvreté, ses yeux n'ont point de pleurs, sa
bouche n'a point de salive. Elle ne dit pas un mot et regarde Jésus qui
arrive. Elle accepte. Elle accepte encore une fois. Le cri Est sévèrement
réprimé dans le cœur fort et strict Elle ne dit pas un mot et regarde Jésus-
Christ. La Mère regarde son Fils, l'Eglise son Rédempteur. Son âme
violemment va vers lui comme le cri du soldat qui meurt ! Elle se tient
debout devant Dieu et lui offre son âme à lire. Il n'y a rien dans son coeur
qui refuse ou qui retire. Pas une fibre en son cœur transpercé qui
n'accepte et ne consente. Et comme Dieu lui-même qui est là, elle est
présente. Elle accepte et regarde ce Fils qu'elle a connu dans son sein.
Elle ne dit pas un mot et regarde le Saint des Saints.
Cinquième Station
L'instant vient où ça ne va plus et l'on ne peut plus avancer. C'est là que
nous trouvons jointure et où vous permettez qu'on nous emploie aussi,
même de force, à votre Croix tel Simon le Cyrénéen qu'on attelle à ce
morceau de bois. Il l'empoigne solidement et marche derrière Jésus, afin
que rien de la Croix ne traîne et ne soit perdu.
Sixième Station
Tous les disciples ont fui, Pierre lui-même renie avec transport ! Une
femme au plus épais de l'insulte et au centre de la mort se jette et trouve
Jésus et lui prend le visage entre les mains.
Enseignez-nous, Véronique, à braver le respect humain car celui à qui
Jésus-Christ n'est pas seulement une image, mais vrai, aux autres
hommes aussitôt devient désagréable et suspect. Son plan de vie est
à envers, ses motifs ne sont plus les leurs Il y a quelque chose en lui
toujours qui échappe et qui est ailleurs. Un homme fait qui dit son
chapelet et qui va impudemment à confesse, qui fait maigre, le vendredi
et qu'on voit parmi les femmes à la messe, cela fait rire et ça choque,
c'est drôle et c'est irritant aussi. Qu'il prenne garde à ce qu'il fait, car on a
les yeux sur lui. Qu'il prenne garde ait chacun de ses pas, car il est un
signe.
Car tout Chrétien de son Christ est l'image vraie quoique indigne. Et le
visage qu'il montre est le reflet trivial de cette Face de Dieu en son coeur,
abominable et triomphale !
Laissez-nous la regarder encore une fois, Véronique, sur le linge ou vous
l'avez accueillie, la face du Saint Viatique. Ce voile de lin pieux ou
Véronique a caché la face du Vendangeur au jour de son ébriété, afin
qu'éternellement son image s'y attachât, qui est fait de son sang, de ses
larmes et de nos crachats !
Septième Station
Ce n'est pas la pierre sous le pied, ni le licou tiré trop fort, c'est l'âme qui
fait défaut tout à coup. Ô milieu de notre vie ! ô chute que l'on fait
spontanément ! Quand l'aimant n'a plus de pôle et la foi plus de
firmament, parce que la route est longue et parce que le terme est loin,
parce que l'on est tout seul et que la consolation n'est point ! Longueur du
temps ! dégoût en secret qui s'accroît de l'injonction inflexible et de ce
compagnon de bois ! C'est pourquoi on étend les deux bras à la fois
comme quelqu'un qui nage ! Ce n'est plus sur les genoux qu'on tombe,
c'est sur le visage. Le corps tombe, il est vrai, et l'âme en même temps a
consenti.
Sauvez-nous de la Seconde chute que l'on fait volontairement par ennui
Huitième Station
Avant qu'il ne monte une dernière fois sur la montagne, Jésus lève le
doigt et se tourne vers le peuple qui l'accompagne, Quelques pauvres
femmes en pleurs avec leurs enfants dans les bras. Et nous, ne regardons
pas seulement, écoutons Jésus, car il est là. Ce n'est pas un homme qui
lève le doigt au milieu de cette pauvre enluminure, c'est Dieu qui pour
notre salut n'a pas souffert seulement en peinture. Ainsi cet homme était
le Dieu Tout-Puissant, il est donc vrai ! Il est un jour où Dieu a souffert
cela pour nous, en effet ! Quel est-il donc le danger dont nous avons été
rachetés à un tel prix ? Le salut de l'homme est-il si simple affaire que le
Fils pour l'accomplir est obligé de s'arracher du sein du père ? s'il va ainsi
du Paradis, qu'est-ce donc que l'Enfer ? Que fera-t-on du bois mort, si l'on
fait ainsi du bois vert ?
Neuvième Station
« Je suis tombé encore, et cette fois, c'est la fin. Je voudrais me relever
qu'il n'y a pas moyen, car on m'a pressé comme un fruit et l'homme que
j’ai sur le dos est trop lourd. J'ai fait le mal, et l'homme mort avec moi est
trop lourd ! Mourons donc, car il est plus facile d'être à plat ventre que
debout. Moins de vivre que de mourir, et sur la croix que dessous. »
Sauvez-nous du Troisième péché qui est le désespoir ! Rien n'est encore
perdu tant qu'il reste la mort à boire ! Et j’en ai fini de ce bois, mais il me
reste le fer !
Jésus tombe une troisième fois, mais c'est au sommet du Calvaire
Dixième Station
Voici l'aire ou le grain de froment céleste est égrugé. Le père est nu, le
voile du Tabernacle est arraché. La main est portée sur Dieu, la Chair de
la Chair tressaille. L’Univers en sa source atteint frémit jusqu'au fond de
ses entrailles ! Nous, puisqu'ils ont pris la tunique et la robe sans couture,
levons les yeux et osons regarder Jésus tout pur. Ils ne vous ont rien
laissé, Seigneur, ils ont tout pris, La vêture qui tient à la chair, comme
aujourd'hui on arrache sa coule au moine et son voile a la vierge
consacrée. On a tout pris, il ne lui reste plus rien pour se cacher. Il n'a
plus aucune défense, il est nu comme un ver, Il est livré à tous les
hommes et découvert. Quoi, c'est là votre Jésus ! il fait rire. Il est plein de
coups et d'immondices. Il relève des aliénistes et de la police.
Tauri pingues absederunt me libera me, Domine, de ore canis.
Il n'est pas le Christ, Il n'est pas le Fils de l'Homme, Il n'est pas Dieu. Son
évangile est menteur et son père n'est pas aux cieux. C'est un fou ! C'est
un imposteur ! Qu'il parle ! Qu'il se taise !
Le valet d'Anne le soufflette et Renan le baise. Ils ont tout pris. Mais il
reste le sang écarlate. Ils ont tout pris. Mais il reste la plaie qui éclate !
Dieu est caché. Mais il reste l'homme de douleur. Dieu est caché. Il reste
mon frère qui pleure ! Par votre humiliation, Seigneur, par votre honte,
ayez pitié des vaincus, du faible que le fort surmonte ! Par l'horreur de ce
dernier vêtement qu'on vous retire, ayez pitié de tous ceux qu'on déchire !
De l'enfant opéré trois fois que le médecin encourage, et du pauvre blessé
dont on renouvelle les bandages, de l'époux humilié, du fils près de sa
mère qui meurt, et de ce terrible amour qu'il faut nous arracher du coeur !
Onzième Station
Voici que Dieu n'est plus avec nous, Il est par terre. La meute en tas l'a
pris a la gorge comme un cerf. Vous êtes donc venu ! Vous êtes vraiment
avec nous, Seigneur ! On s'est assis sur vous, on vous tient le genou sur
le coeur. Cette main que le bourreau tord, c'est la droite du Tout Puissant.
On a lié l'Agneau par les pieds, on attache l'Omniprésent. On marque à la
craie sur la croix sa hauteur et son envergure. Et quand il va goûter de
nos clous, nous allons voir sa figure
Fils Eternel, dont la borne est votre seule infinité, la voici donc avec nous,
cette place étroite que vous avez convoitée ! Voici Élie sur le mort qui se
couche de son long. Voici le trône de David et la gloire de Salomon. Voici
le lit de notre amour avec Vous, puissant et dur ! Il est difficile à un Dieu
de se faire à notre mesure.
On tire et le corps à demi disloqué craque et crie. Il est bandé comme un
pressoir, il est affreusement équarri. Afin que le Prophète soit justifie qui
l'a prédit en ces mots : « Ils ont percé mes mains et mes pieds. Ils ont
énuméré tous mes os. »
Vous êtes pris, Seigneur, et ne pouvez plus échapper. Vous êtes cloué sur
la croix par les mains et par les pieds. Je n'ai plus rien à chercher au ciel
avec l'hérétique et le fou, ce Dieu est assez pour moi qui tient entre
quatre clous
Douzième Station
Il souffrait tout à l'heure, c'est vrai, mais maintenant il va mourir. La
grande croix dans la nuit faiblement remue avec le Dieu qui respire. Tout
y est. Il n'y a plus qu'à laisser faire l'lnstrument qui du joint de la double
nature inépuisablement, de la source du corps et de l'âme et de
l'hypostase, exprime et tire toute la possibilité qui est en lui de souffrir. Il
est tout seul comme Adam quand il etait seul dans l'Eden. Il est pour trois
heures seul et savoure le Vin, l’ignorance invincible de l'homme dans le
retrait de Dieu !
Notre hôte est appesanti et son front fléchit peu a peu. Il ne voit plus sa
Mère et son Père l'abandonne. Il savoure la coupe et la mort lentement
qui l'empoisonne. N'en avez-Vous donc pas assez de ce vin aigre et mêlé
d'eau, pour que Vous Vous redressiez tout à coup et criiez Sitio ? Vous
avez soif, Seigneur ? Est-ce à moi que Vous parlez ?
Est-ce moi dont Vous avez besoin encore et de mes péchés ? Est-ce moi
qui manque avant que tout soit consommé ?
Treizième Station
Ici la Passion prend fin et la Compassion continue. Le Christ n'est plus sur
la Croix, il est avec Marie qui l'a reçu comme elle l'accepta, promis, elle le
reçoit, consomme le Christ qui a souffert aux yeux de tous de nouveau au
sein de sa Mère est cache l’Église entre ses bras à jamais prend charge de
son bien-aimé. Ce qui est de Dieu, et ce qui est de la Mère, et ce que
l'homme a fait, Tout cela sous son manteau est avec elle a jamais. Elle l'a
pris, elle voit, elle touche, elle prie, elle pleure, elle admire. Elle est le
suaire et l'onguent, elle est la sépulture et la myrrhe. Elle est le prêtre et
l'autel et le vase et le Cénacle. Ici finit la Croix et commence le Tabernacle
Quatorzième Station
Le tombeau où le Christ qui est mort ayant souffert est mis, le trou à la
hâte descelle pour qu'il dorme sa nuit, avant que le transpercé ressuscite
et monte au Père, ce n'est pas seulement ce sépulcre neuf, c'est ma chair,
C'est l'homme, votre créature, qui est plus profond que la terre !
Maintenant que son coeur est ouvert et maintenant que ses mains sont
percées, il n'est plus de croix avec nous où son corps ne soit adapté.
Il n'est plus de péché en nous où la plaie ne corresponde. Venez donc de
l'autel où vous êtes caché vers nous, Sauveur du monde ! Seigneur, que
votre créature est ouverte et qu'elle est profonde !
“VIA CRUCIS” de PAUL CLAUDEL
Alá polos vizosos anos vinte, chegóu ás mans dos escolares de Compóstela, cobizosos de cousas novas, "Le Chenin de la Croix", que Paul Claudel imprentara no 1913. Pra algúns de nos, as folliñas de aquel volume viñan dar cumprimento a longos anceios de unha poesía de “retorno ao Señor". Leéramos en Thompson:"No decorrer dos dous séculos derradeiros, a Eirexa que fora denantes a Nai dos poetas tanto como a Nai dos santos, deixóu nas mans dos que lle son alleos as máis outas grorias da poesía e gardóu pra sí as grorias da santidade...Quedouse coa palma e anunzóu ó loureiro". I agora víamos que, con Claudel, o louro frorido tornaba ás mans da Nai.
Foi entón, coidando en sere un dos primeiros que nas Españas o traduxesen, escomencéi esta versión que non pasou das primeiras xornadas, pubricada unha delas nunha revistiña escolar. Corenta anos despóis, puxen remate á xeira, no intre en que a nosa fala torna ás eirexas, da man do Concilio. Os rapaces da Cofradía do Espíritu Santo de Pontevedra teñen andado as Cruces leendo as miñas versións de Claudel. Eu falara con Ramón Cabanillas, pra que el, o noso poeta relixioso, fixese pra eles un "Viacrucis" galego. Na lembranza dos dous cantores, o das "Feuilles de Saints" i o de "Samos", sexa como unha ofrenda este trasego, no que a fala das "Cantigas" e dos "Miragres de Sant-Iago" faise unha ves máis "incensum Domini" a sagrarse diante dos altares.
X. F. V .
Notas:
-
Neste ano 2015, rendimos homenaxe ao grande humanista D. Xosé Fernando Figueira
Valverde, a quen se lle adica o día das LETRAS GALEGAS.
-
Esta publicación vai adicada aos amiga/os da nosa lingua galega. Nela reprodúcense anacos do Vía Crucis de Paul Claudel (1868 – 1955) que foi poeta e diplomático francés.
-
A traducción e selección de textos, aquí reproducidos, fíxoa o Mestre Filgueira para a Cofradía do Espírito Santo, e foinos achegada polo actual consiliario D. Luís Alcántara Pedreira.
-
A portada “baixouse” da web: todocolección.net.
Responsable da edición:
Manuel Regueiro Tenreiro
I.
Condena a morte a Xesús.
Douse xa a sentencia. Xusgamos a Deus,
e nós mesmos, témolo condenado a morte.
Nós non queremos a Cristo connosco, que non nos noxe...
Nós non temos máis Rei que o César, nin outra Lei que a do sangue i o ouro.
- "¿Non tes nada que decir?" Pregunta Pilatos. E Xesús non responde.
- "Eu non atopo ningún mal neste home" —di Pilatos— pro, qué importa,
- Que morra si así o queredes. Dóuvolo. "Ecce homo".
Veleiquí a Cristo, a coroa de espiñas na frente, o manto de púrpura enriba.
Por derradeira ves, a tornar cara a nós, eses ollos cheos de bágoas e de sangue.
Ditouse a sentencia. Non falta nada: en hebreo, grego e latín.
E miramos á xente que berra, i ó xués lavándose as mans
II
Xesús carga coa crus.
Devólvenlle as súas roupas e tráenlle a crus".
- “Salve, di Xesús. Salve, crus, tanto tempo pedida”
Xesús recibe a crus; nós, a santa Eucaristía.
“Dímoslle un cepo polo seu pan”,
como está escrito no profeta Xeremías.
A crus é grande, longa, difícil…
É ruda, e ríxida. Pesado o peso do pecador inútil.
¡Qué longo lévala, paso a paso, deica morrer sobre ela!
E que vas lévala tí soio, Señor?
Dame pacencia ca crus que queiras que eu teña,
porque temos que cargar coa crus pra que logo a crus nos sosteña
III
Cae Xesús por primeira ves.
En camiño, vítima e verdugos, todo afurca (conduce) ao Calvario.
O Señor, Deus, levado a rastras, abala e cai na terra.
Qué dís, Señor, nesta primeira caída?
Non é somentes o camiño do ben o que é costoso,
tamén o do mal é raposeiro e fragoso.
Non abonda seguirmos o camiño reuto,
témolo de adeprender pedra a pedra.
I o pe falla, ás veces, anque o corazón se manteña.
Señor, polo trasco (susto) súpeto, i a caída ó entrar no horrendo sendeiro.
Pola trampa certeira, pola terra que adeprendes e que a túa boca beixa.
Sálvanos, Señor, do primeíro pecado, do que se comete por sorpresa.
IV
Xesús encontra a María, a súa nai.
Na coarta estación é María a que todo o acepta.
Míraa ti, no recanto da rúa, agardando ó Tesouro de toda Probeza,
Esgotadas nos ollos as bágoas, a boca reseca. Non fala palabra.
Contempra a Xesús que xa chega. I acepta, unha ves máis, acepta.
O berro, o entrava (reprime) o seu corazón forte i afeito.
Non fala. É a Xesús, seu Señor, a quen contempra.
A nai a ollar pra o Fillo; a Eirexa ó Redentor.
A súa ialma vai cara el, coa forza dun berro do soldado ó caer.
Presente ante Deus, abrelle a ialma a leer.
Nada no seu peito que ela negue ou reserve.
Ningunha freba do seu corazón , traspasado,
que nin consinta nin acepte.
Como Deus mesmo, que está alí, ela presente.
Acepta. Mira ó Fillo que levóu no seio casto.
Non dá fala. E mira ó Santo dos Santos.
V
Simón de Cirene axúdalle a Xesús a levar a crus
Chegóu o intre en que xa non pode seguir.
Agora achamos azos, e se nos permitís.
Que nos collan tamén a nós, anque sexa á forza,
e que se nos faga levar a santa Crus.
Como Simón de Cirene, a quen xunguen ao leño,
E apértao rexo, e sigue tras de Xesús,
Pra que a Crus non arrastre, e ningún anaco dela, poida ser perdido.
VI
A Verónica limpa a cara de Xesús
Tódolos discipros fuxiron. Pedro mesmo, renega de El con teima.
Unha muller, ao máis mesto do aldraxe, ao cerne da morte,
axótase (lánzase) i atopa a Xesús, e apreixalle o rosto antre as mans.
Adepréndenos, Verónica, a fuxir dos respeitos humáns.
Porque todo cristián do seu Cristo é imaxe certa, anque indino.
I o rosto que mostra é un espolio trivial, da faz de Deus,
no seu probe corazón , cativo e trunfal.
VII
Cae Xesús por segunda ves.
Non é o seixo, baixo os pes espidos, nin a corda que puxan.
É a nosa ialma que, de súpeto, abandona.
No medio da vida, da caída ventureira.
O amor sin norte é fe sin hourizonte,
porque o camiño é longo i o remate lonxano.
Porque un anda soio e ninguén quere consolalo.
E non caí de xionllos, senón sobre a cara.
O noso corpo cae, é certo; pero a nosa íalma, ao tempo consinte.
Sálvanos, Señor, da nosa segunda caída,
da caída voluntaria, no tedio, polo noxo da vida.
VIII
Xesús tranquiliza ás mulleres de Xerusalén
Denantes de subir por postreira ves ó outo da montaña,
Xesús ergue a man, e tórnase á xente que o acompaña:
Unhas mulleriñas a carpir (chorar) cos seus nenos ao colo.
Escoitemos a Cristo que está eiquí, non o miremos soio.
Non é un home somentes o que ergue a man,
no medio desa probe estampa.
É Deus que sofríu por salvar as nosas almas.
E sofríu todo eso, polo ben noso.
A salvación do home non era cousa sinxela.
Foi forza que o Fillo se arrincase do seio do Pai pra facela.
Pensa, cal é o risco (perigo) do que nos rescatou a tal precio.
IX
Cae Xesús por terceira ves.
Caíu de novo. Agora é a derradeira.
Quérome erguer, e non hai maneíra.
Premido, como o bagazo no lagar...
i o home que levo ás costas é duro de levar.
Morrer. Porque é máis doado (fácil) estar deitado que en pe,
e morrer que vivir, i estar baixo a crus, que morrer sobre ela.
Sálvanos, Señor, deste terceiro pecado, que é o do desespero.
Nada está perdido namentras falte por beber o calis da túa salvación.
Xesús cai eiquí por terceira ves, pero cai no cume do Calvario.
X
Despoxan a Xesús das súas vestiduras.
Veleiquí a eira en que grau do pan do ceo é mallado.
O Pai, espido; o veo do Tabernáculo rachado.
Todo o levaron, pero queda o sangue que mana.
Todo o levaron. Pero inda queda a chaga que abrasa.
Deus está escondido. Queda o home a quen a delor afoga.
Deus se escondeu, pero queda o meu irmán que chora.
Pola vosa humildanza, Señor, pola vosa vergonza,
Piedá pra os vencidos, pra os febles que os fortes axotan (atormentan).
Polo horror da derradeira roupa que che arrincaron.
Piedá pra todos os que o delor desgarra:
Pra o neno, operado tres veces que o médico, en van, reanima.
Pra o probe lacerado a quen mudan as vendas das feridas.
Pra o home estafado, e para o fillo que está agarimando, ao pe do leito,
á nai que morre..
E pra este tremendo amor que temos que arrincar do noso peito.
XI
Xesús é cravado na crus.
¡E viñeras, Señor! I era verdá que estabas con nós, de feito.
Deitáronse sobre Tí. E puxeron os xionllos sobre o teu peito.
Esa man que o buxeu (verdugo) retorce, é a destra do que é Omnipotente.
Trabaron ao Año de Deus polos pes, amarraron ó que está en todo lugar.
E cando El quere saber dos nosos cravos, nos imos mirala súa figura.
Estás, Señor, cravado sobre a crus polas mans e polos pes, pra min.
É dabondo pra nós este Deus, trabado con catro cravos,
Premido, coma o bagazo no lagar...afrentosamente destrozado.
A fin de que quede xustificado o que tiña anunciado
o Profeta con estas palabras:
“Traspasaron as miñas mans e o os meus pes,
pódense contar todos os meus osos”
XII
Morte de Xesús na crus
Sofría sempre, é certo, pro agora vai morrer.
A Crus, inorme, abala, feble, na noite, co Señor a tremer.
Está soio, como Adán cando estaba soio no Edén.
Tres horas de soedade, soportando o amargor do calis,
a iñorancia invencibre do home i a ausencia de Deus.
Xa non ve a súa Nai, i o pai o abandona.
Saborea o calis, i a morte que lentamente o emponzoña (envenena).
¿Tes sede, Señor? É a min a quen chamas.
É de min, aínda, de quen precisas, ¡de min!... coas miñas faltas.
¡De min! Que xa falto, denantes de que todo se teña consumado.
XIII
Desencravan a Xesús e entréganllo a súa nai.
Agora a Pasión remata, i a compasión sigue.
Cristo non está xa na Crus, está con María que o recibe.
Con Ela, como o aceptóu prometido, así o acolle consumado.
Cristo, que sofríu aos ollos de todos, de novo,
no seo casto de María está achegado.
A Eirexa colle antre os seus brazos,
pra sempre a carga do ben amado.
O que é de Deus, o que é da Nai, i o que o home ten feito.
Todo, baixo o seu manto, con ela, pra sempre.
Cólleo ela, o mira, o toca, chora, i ademira.
Ela o sudario i o ungüente, a sepultura, i a mirra,
Ela o sacerdote, i o altar, o calis, i o cenáculo.
Eiqui o fin da Crus; comenza o Tabernáculo
XIV
Dan sepultura ao Corpo de Xesús
O sartego de Cristo, morto no sofrimento, está disposto.
Aberto a presa, pra que durma, á noite, no seu oco.
Denantes de que o crucificado rexurda e suba ao Pai.
Non é somentes, Señor, ese sepulcro novo,
é a miña mesma carne, é o home, criatura túa,
máis fondo que a Terra.
Agora que o teu corazón foi aberto, i as túas mans furadas.
E non temos crus con nós que non sexa no teu corpo axeitada (adaptada).
E non temos un pecado noso polo que non teñas no teu Corpo unha chaga,
Ven ata nós, Salvador do mundo, desde o altar, no que te escondes.
O home que fixeches, Señor, está aberto, i é profundo.
Trad. XOSÉ FILGUEIRA VAL V E R D E
P o n t e v e d r a
VIA CRUCIS de José María Pemán
(Versión libre de “Le Chemin de la Croix) de Paul Claudel
01 - Primera estación: Jesús es condenado a muerte.
Hemos juzgado a Dios: y le hemos condenado a morir tras padecer.
"No queremos más rey que César": que se llama Riqueza, que se llama Poder.
Hemos hecho elecciones, como dueños de la noche y el día.
Y la noche ha ganado. Y Barrabás ha tenido mayoría.
Aquel día empezó el griterío feroz de los humanos.
Y la cobardía de los que se lavan las manos.
En hebreo y en griego y en latín
se escribió la sentencia
para que el mundo la conozca del uno al otro confín.
"Éste es el Hombre" "Éste es el Rey de los judíos".
¡Y la Verdad se estaba viendo bajo la transparencia
del insulto y la mofa, como las piedras de los ríos!
Piedra de mármol rojo, mi duro corazón
fue tribunal y solio de la sentencia impía.
¿Compartiré con Judas la desesperación?
Hombre que consideras conmigo esta estación
primera, de la doliente vía:
confía en el Amor, Hombre, confía:
que hay una apelación
que está dentro de plazo todavía.
02 - Segunda estación: Jesús es cargado con la cruz
Vio venir el madero de la Cruz como un tallo de rosa.
Lo recibió en los brazos abiertos como se recibe una esposa.
Y el árbol seco va a dar su fruto sazonado.
Ya no habrá Cruz sin Dios crucificado.
No ha subido a la Cruz para decirnos una arenga.
Ha subido a humillarse y a tener Él solo la razón
por todo el que no la tenga.
Le hemos dado la madera por el pan,
según profetizaba Jeremías.
Él recibió la Cruz como nosotros sus Eucaristías.
Yo debiera decirle: Señor, espera, espera.
Yo llevaré por Ti la pesada madera...
Pero eso ha de decirlo Él mismo: si es su decreto soberano
que yo, pobre gusano,
llegue a saber de Amor de esa manera.
03 - Tercera estación: Jesús cae por primera vez.
¿Cómo no se cayó el sol, y el árbol, y la muerte y la vida
cuando cayó Jesús, en su primera caída?
Hacer la tierra toda: tan altiva en el monte,
tan humilde en el llano...
Hacer la tierra toda... ¡y que ella te desgarre la mano!
¡El pie se pone, tantas veces, en un hoyo vacío
aunque esté entero el ánimo y el corazón, Dios mío!
Por tus rodillas, Señor, por tus rodillas
desgarradas y rotas sobre las piedrecillas:
por tu caída primera, a plomo, Señor, con todo el peso
de la Humanidad tuya, que hizo golpe lo que debió ser beso;
líbranos, Dios, de ese primer pecado
que se comete por sorpresa; de ese pecado venial
que se ignora a sí mismo, agazapado
como una araña en un rosal.
04 - Cuarta estación: Jesús encuentra a su madre en el Calvario.
¡Oh, las madres que visteis morir entre los brazos
a un solo único hijo, llevándose a pedazos
el corazón!
Recordad el dolor
de aquella última noche del pulso, del termómetro,
del hielo, del sudor, de la sábana limpia y del mullir la almohada.
Y ese bajar, escalón a escalón, la escalera empinada
del "ya no habla..." "ya no mira"
"ya no se siente el pulso..." "ya apenas si respira"
La estación cuarta es una Madre, acongojada y fiel,
en un sendero: aceptando la Pena que venía por él...
No dice una palabra: que las palabras todas han huido
como en día de truenos los pájaros del nido.
Está inmóvil, delante de su Hijo, como queriendo ser
nada más que una Idea.
Está abriéndole el alma, como un libro, para que Él se la lea.
Se ofrece toda. No le regatea
al dolor, ni un rincón del corazón.
Como en una bahía se entraban en tu alma las pleamares
de la agonía y la resignación.
Así te doctorabas en pena, en esperanzas, en aflicción,
igual que se doctora entre las flores,
de flor a miel, la abeja en la dulzura y la paciencia.
¿Fue para mí, doctora de rigores,
para quien Tú cursaste tan dulce y clara ciencia?
05 - Quinta estación: Jesús es ayudado por el cirineo.
El Poder ya no puede. Ha querido sentir
ese terrible sucumbir
de nuestra fuerza, cuando
ya no puede alcanzar lo que alcanza el deseo.
A Ti que eres el que eres;
el Todopoderoso; el único Ser Necesario,
¿cómo te ha sucedido esto que veo?
Para subir la cuesta del Calvario
necesitaste de Simón el Cirineo.
Déjame que, en memoria del que pudiendo todo
aquel día no pudo,
yo, abriéndome camino entre la turba,
toque la cruz... ¡Y me haga la ilusión de que te ayudo!
06 - Sexta estación: La Verónica enjuga el rostro de Jesús.
¿Dónde están los discípulos?... Tened, hombres, la vista.
Recontad. Pasad lista:
Tomás, Santiago, Judas, Bartolomé...
¿dónde están?... ¿Y la fe
de Simón Pedro?... ¡el que tanto decía!
Todo el colegio del apostolado, desde que rayó el día
se ha reducido a esa mujer, que se ha apartado
del pueblo, y ha secado
con un lienzo la cara de Jesús.
Y en pago a su fe viva
ha quedado en el lienzo el rostro dibujado
por el sudor, la sangre y la saliva.
Oh Verónica, tú adivinaste que el Señor
iba ya a dar de mano en su incansable trajinar:
y secaste la frente del Vendimiador
cuando volvía del lagar.
No dice más la crónica.
¿Seguiría la burla y la saliva a la mujer Verónica?
¿Seguiría el desprecio y el insulto y el daño
como al Jesús de carne, al Jesús estampado en el paño?
Los cristianos que vamos al rosario, al vía crucis, a la Misa
llevamos por el mundo, bien expuesta a la risa
de la gente, la cara de Jesús, sostenida en las manos.
Hazme, Señor, que venza los respetos humanos:
que vaya con la imagen de Jesús a la vista
por el camino todo.
Vamos. como Verónicas tenaces, por la tierra
mostrando en nuestras manos a Jesús, que es el modo
de ir haciéndole al mundo nuestra guerra.
07 - Séptima estación: Cae Jesús por segunda vez.
Más que tropezar con la piedra del camino que lastima
el pie del peregrino con su choque violento,
fue como un tropezar, dentro del alma, con el abatimiento.
fue ese caer de nadie consolado;
cuando al amante se le cierra el firmamento
de la esperanza, y ve al objeto amado
cada vez más distante, como un monte nublado.
Terrible esta caída segunda: en la melancolía,
en el desistimiento, sin un rayo de luz.
¡Caer en la soledad sin otra compañía
que la fiel e inseparable amistad de la Cruz!
Agarrarse por no caer al peso mismo
de la Muerte. A la orilla del abismo
abrazarse a aquel tronco y arrastrarlo también.
En esta séptima estación, Jesús, por nuestro bien,
se ha dejado llevar por su carne desistida.
Esta segunda caída
fue sobre el rostro, no sobre las manos.
Fue desistir, dejarse, poder y no querer.
¡Líbranos, oh Señor, a los cristianos
de esa manera de caer!.
08 - Octava estación: Jesús encuentra a mujeres de Jerusalén
Indiferencia, rabia; los celestes olvidos; los mundanos poderes:
todo se ha concitado contra Dios.
Sólo ha sido a las lágrimas de unas pobres mujeres
a las que ha destinado su mirada y su voz.
Mirad, hijas de Jerusalén, mirad bien lo que hago.
Este monte de penas que he reunido, es el pago
que me cuesta el rescate de tantos pecadores.
Haced bien esta cuenta de las esperanzas y de los dolores.
Si es esto lo que cuesta el Paraíso Eterno:
pensad, hijas de Jerusalén, lo que será el Infierno.
Si vosotros me costáis este exceso del Amor, Oh mortales;
es porque tiene igual medida
ese monte invertido de los pecados y los males.
Si estas son las ganancias que pierde el que me pierde...
¿Qué se hará con la dura leña seca
si esto se hace con la leña verde?
09 - Novena estación: Jesús cae por tercera vez
¡Todavía otra vez! La caída tercera
parecía ya el fin. como el fruto que cae de la madera
del árbol, la caída tercera era ya parecida a la muerte.
Una muerte en figura.
La boca amoratada por la seca amargura.
La frente con las gotas de sudor por guirnalda...
¡Lleva tantos hombre muertos sobre la espalda!
Esta vez la caída fue total: sobre el vientre.
Como el saciado y harto. como el que rueda en la embriaguez.
¡Fue caerse todo el árbol, a plomo, de una vez!
Líbranos, Cristo, del tercer pecado.
No el caer en la carne y el mundo, como un loco.
Ese otro más agobiante y sutil caer desesperado,
cuando ya falta poco.
Señor, báculo mío y mi sandalia, ¡Señor!
¡Haced que no desista
al final del camino, cuando el Calvario está a la vista!
10 - Décima estación: Jesús es despojado de sus vestidos
La décima estación es el gran desconsuelo.
Pronto, en el tabernáculo, va a rasgarse en dos partes el velo.
Va cubriéndose el cielo de ceniza y de susto.
La fuente más profunda del Universo mana sangre de Justo.
Le han arrancado la túnica irrompible de una vez.
Podéis mirarlo todo: en su más pura desnudez.
El viento se ha llevado la hoja y ha dejado la flor.
¡Ya estás vestido sólo de mi carne, Señor!
Te despojaron de tu Evangelio y tu misión.
Por una horda nublada de sacrilegio y de abyección
fuiste de todos los perros del mundo...
Por mares, por llanuras y por cerros,
se reía la futura herejía con risa atronadora.
¡Hoy tienen los blasfemos del mundo su gran hora!
Hoy es la fiesta de las apariencias. Dios está escondido.
¡Ya no hay más que un hombre solo, desnudo y escupido!
Por tanta humillación, Señor: por la vergüenza
de tus vestidos sorteados; ten piedad,
Señor, de la debilidad que humilla el poderoso.
Ten piedad de los niños sin madre. Del esposo
sin compañía. Del deseo imposible.
De la pena indecible.
Del canceroso. Del mendigo.
De todo lo que digo y de lo que no digo.
¡Haz que frente a tu cuerpo desnudo, como frente a un espejo,
me arranque yo mi sucia vestidura
llevándose pegada la piel del hombre viejo!.
11 - Décima primera estación: Jesús es clavado en la cruz
Ya tenemos a Dios tendido sobre la tierra. Como al morir el día
está el ciervo cobrado en una montería.
Para estirar tus brazos hasta el clavo, el sayón
apoya su rodilla sobre tu corazón.
Con espada romana han hecho en la madera una hendidura,
para medirte la estatura, desde el pie hasta la frente...,
¡Tanto ha medido el río desde el mar a la fuente!
Miden el infinito. Miden lo que no tiene medida.
La innumerable Eternidad, a empellones, es metida
en número de herrero y carpintero.
Tiene principio y fin sobre un madero,
de clavo a clavo, el que no tiene alfa ni omega.
Lega hasta el calvo aquel, Aquel que llega
hasta el Padre, y es Verbo y Espíritu Creador.
Ya tenemos el lecho mullido para el último amor.
Te has hecho a la medida,
Señor, de nuestros brazos y de nuestros besos.
Como David, podemos, uno a uno,
hacer la cuenta de tus huesos.
Por tres horas, Señor, no va a haber teología.
En la tierra está todo. No hay que explorar el cielo.
Todo está en la madera: todo cuanto quería
mi corazón; cuanto mi sueño espera,
cuanto mi anhelo alcanza...
¿Tengo entre cuatro clavos clavada mi esperanza!
12 - Décima segunda estación: Jesús muere en la cruz
Todo se ha consumado. El hombre ha conseguido
su más horrible intento.
Ya lo hará todo solo el Instrumento.
Instrumento de su obra: Él solo sabrá hacerse
su propio sufrimiento.
La muerte se desliza por su naturaleza corporal
como la gota de agua, por su peso, en el cristal.
Tres horas de retiro y soledad consigo
tuvo el que tuvo tantas de compañero y buen amigo
conmigo, con los hombres.
Lentamente
ha bebido la copa de su vino y su hiel. Solo: presiente
más soledad. Como un horizonte nublado
ha perdido de vista a su Madre y al discípulo amado.
Con voz de trueno le gritaste a tu Padre su abandono.
Luego, con otro tono más dulce y amistoso, te quejabas
de la sed. ¿Por qué has dicho que tenías sed, con ese tono apagado?
¿Es a mí al que me hablabas?
¿Soy yo el que te faltaba, cuando ya estaba todo consumado?
13 - Décima tercera estación: Jesús es desclavado de la cruz.
María, en tus rodillas, ya tiene derrotado
todo el Poder y toda la Grandeza,
La Pasión se ha acabado. La Compasión empieza.
Para sufrir hasta morir, Jesús estuvo
ante los hombres todos, en la Cruz, descubierto.
Pero María tiene ahora escondida,
para ella sola, la soledad de su hijo muerto.
En su falda y su manto, cubierto el cuerpo puro,
dueña y señora del futuro,
Ella empieza a ser todo: evangelio, sepultura,
mirra, sudario, ungüento. La primera y más pura
Iglesia: todo, todo.
Ellas el ejemplo, la ocasión, el modo;
y la Corredención y la Pureza;
el canal de la Gracia y la Belleza...
Ella el altar y el sacerdote; el vino y el cenáculo.
Se ha acabado la Cruz. Comenzó el Tabernáculo.
Las nubes que se encienden en la cumbre
atardecida del Calvario
son ya luces cristianas ante el primer Sagrario.
14 - Décima cuarta estación: Jesús es sepultado.
Este sepulcro nuevo donde te han colocado, Señor, donde se aferra
tu último amor, Señor; no es un sepulcro;
es mi carne ¡lo más profundo de la tierra!
Es la última medida
de tu cuerpo en mi cuerpo,
de tu muerte en mi vida.
Te has enterrado en mí para que tenga
yo tu medida justa, hasta que venga
para mí el tercer día.
Tres noches solas son las de la pena.
Si yo sé, una tras una, resistir la agonía,
¡yo sé, Señor, que Tú levantarás la losa, en la aurora serena